Depuis quelques années le sujet sort de l’ombre (bibliographie).
Les avis de plusieurs chercheurs s’opposent mais ils semblent d’accord sur le fait qu’il y a dans l’origine de la surdouance une part d’héritage génétique et une part environnementale.
Elle est aujourd’hui une réalité avérée par les neurosciences. Les fonctions sensorielles de ce type de profil sont particulièrement développées. L’extrême sensibilité vécue par ces sujets, bien qu’elle soit un atout dans certains domaines, peut aussi provoquer de grandes souffrances.
De nombreux adultes ignorent leur surdouance. C’est souvent à l’occasion de l’identification HPI d’un enfant que l’un des parents ou les deux s’interrogent et se découvrent aussi HPI (Haut Potentiel intellectuel).
Découvrir que l’un de ses enfants est HPI est déjà un événement à accueillir.
Le regard sur son enfant se transforme, ainsi que le regard des autres.
Il faut alors apprendre à l’accompagner avec sa différence.
Même quand tout se passe bien il convient d’être vigilant, de savoir répondre aux besoins de son enfant, de faire face aux difficultés très souvent liées à l’incompréhension de l’entourage.
Ce parcours réveille chez le parent des souvenirs de sa propre évolution, l’amène à retrouver de « l’identique » et réalise que lui aussi a peut-être ce profil. Cette prise de conscience est aussi un événement à accueillir.
De nombreuses lectures peuvent guider dans cette découverte (bibliographie) et selon le cheminement de chacun, un accompagnement et un test sont recommandés.
Cette réflexion personnelle s’avère courageuse et délicate.
Comment oser se penser surdoué
sans se trouver prétentieux !
Comment s’imaginer être surdoué quand on a vécu des échecs, des souffrances, des difficultés relationnelles, des études difficiles…, quand on a l’impression de ne pas avoir vraiment réussi, d’être « moyen » ?
Il est une réaction fréquente : « si j’étais surdoué(e) j’aurais eu une autre vie ! ».
Mais la surdouance ne se mesure pas à la réussite sociale. Elle signifie être doté d’un ensemble de caractéristiques mentales et socio-affectives.
Vous êtes peut-être surdoué(e) et vous ne le savez pas.
Dans tous les ouvrages consacrés à cette question, il apparaît que l’effectif des personnes concernées (autour de 8 % de la population) se divise en trois tiers :
- Ceux qui trouvent et valorisent leur talent ou leurs compétences et s’épanouissent (on retrouve beaucoup d’artistes, de scientifiques reconnus, d’hommes d’affaires, de personnages publics ayant ce profil),
- Ceux qui trouvent un équilibre et ont une vie satisfaisante,
- Ceux qui évoluent difficilement dans leur vie avec de grandes difficultés sociales, matérielles, psychologiques.
Être surdoué ne veut pas forcément dire être supérieur, ni être un génie. Une personne surdouée c’est surtout une personne différente. Sa sensibilité, sa rapidité d’esprit marquent cette différence ; elle se sent incomprise, blessée, décalée et s’imagine souvent « nulle » ou incompétente.
L’une des pensées propres à ce type de profil est de se considérer toujours inférieur. Inférieur aux autres, inférieur à ses propres capacités. Ce qui peut masquer le haut potentiel.
Mais le fait de ne pas y croire n’enlève pas pour autant au « Zèbre » ses grandes capacités.
L’adulte surdoué (le HPI, le Zèbre) s’est toujours vécu comme en décalage par rapport aux autres. En grandissant sa réaction a pu être de s’isoler (problèmes relationnels) ou de s’adapter aux autres en étouffant sa surdouance (pour être comme les autres, pour être aimé, accepté).
Chacun a des prédispositions, du talent dans plusieurs domaines, mais ne les a pas toujours exploités, selon son milieu social, son environnement, son parcours.
Beaucoup de « Zèbres » sont malheureux, surtout s’ils n’ont pas été identifiés.
Le savoir est une clé indispensable à l’épanouissement. Un adulte identifié HPI peut alors entamer un parcours de reconstruction, mieux se comprendre, mieux communiquer, développer ses talents et cette extraordinaire personnalité afin de trouver sa place en donnant du sens à sa vie.
L’intérêt d’être identifié est aussi précieux pour soi que pour son enfant. Pour un enfant HPI, savoir que l’un de ses parents est comme lui peut beaucoup l’aider dans le cas de difficultés.
Dans le monde professionnel aussi il est important d’identifier les profils HPI. Autant pour leur bien-être et leur évolution que pour ceux de l’organisme dans lequel ils travaillent.
Quelques critères fréquents dans ce type de profil :
Bien entendu, on ne retrouve pas forcément l‘ensemble de ces critères chez une personne, mais si l’on en recense une grande partie, il est préférable d’étudier la question de plus près.
- Curiosité exceptionnelle, questionnements sans limite, boulimie de compréhension, insatisfaction permanente
- Hypersensible (très réactif à son environnement du fait de son empathie)
- Imagination débordante, grande créativité, pensée décalée
- Tendance à penser beaucoup, à réfléchir tout le temps, pensée arborescente
- Peut occuper son cerveau à des activités inutiles (compter les pas, les pavés, les fenêtres, les marches …)
- Tendance à l’insomnie ou à se coucher tard
- Tendance à l’anxiété
- Manque de confiance en soi
- Sensation d’être en décalage
- Avoir des compagnons de jeu imaginaires plutôt que des camarades (enfant).
- Hypersensitif (cinq sens exacerbés)
- Hyperstimulable (plus rapide, plus agité, plus attachant, plus exigeant, plus généreux, plus impatient, plus chaleureux, plus conscient)
- Synesthésie (capacité à faire des passerelles sensitives : voir les chiffres en couleur par exemple)
- Grande capacité d’observation, note les plus petits détails, enregistre tout d’une manière maladive parfois.
- Passe d’un domaine à l’autre
- Peut faire plusieurs choses en même temps ou au contraire être totalement paralysé lorsqu’il a plusieurs choses à faire, car il ne sait pas choisir.
- Recherche la compagnie de personnes plus matures, enfant il préfère parler avec les adultes ou à des plus âgés que lui
- Grand sens de l’humour
- Rapidement découragé s’il ne trouve pas les personnes ou les ressources pour aboutir à ses projets grandioses
- Grand sens de la justice, de l’équité, moralité. Intolérance à l’injustice, pour lui et pour les autres
- Respect des règles, aime l’ordre s’il est juste
- Idéalisme, altruisme, compassion, empathie
- Grande capacité de raisonnement, aime résoudre des problèmes complexes
- Mémoire impressionnante
- Sait sans avoir appris
- Autodidacte lorsqu’il est rebelle à l’apprentissage classique, il préfère apprendre seul.
En résumé le « zèbre » est un :
« Perfectionniste hypersensible, extra-lucide, souvent bloqué par ses doutes, sa peur de l’échec et découragé par la grandeur de ce qu’il sait intérieurement et ne peut pas toujours exprimer. Il a souvent le sentiment que ce qu’il pense a peu de valeur et s’auto-censure» (sauf quand il identifie son fonctionnement et trouve l’aide dont il a besoin).
Peut-être est-il temps de vous interroger sur votre profil ? ou sur celui de ceux qui vous entourent ?
J’ai 18 points sur 26. Je ne sais pas trop quoi en penser, car étant enfant, une personne de mon entourage qui était psychologue a déterminé que j’avais un Quotient Intellectuel « élevé » (autours des 135-140). Et ce « test » m’a permis de mettre un peu de mots sur cette différence que j’ai par rapport aux autres (on me trouvait bizarre, on me disait que je parlais trop de l’école, etc…). Je ne sais pas si je devrais approfondir la question car je ne souhaite pas être prise pour quelqu’un de prétentieuse. Et puis je me dis que si c’était vraiment le cas, j’aurais de meilleurs résultats scolaires (je suis en terminale spécialités maths et SVT, au 1er trimestre, j’ai eu 14,93/20 de moyenne générale mais je n’ai que 12,41 de moyenne en maths, et ça m’inquiète un peu étant donné que l’an dernier au même moment, j’avais une moyenne en maths de 16,5)
Merci d’avance pour votre réponse